Les systèmes d'informations restent conçus pour la gestion interne des organisations (entreprises, administrations...) tandis que les individus se voient proposer une pléthore de « portails ». Nous allons voir que créer un système qui met l'organisation au service de la personne représente un véritable renversement copernicien.
Les organisations sont des espaces matriciels : elles distinguent leurs employés des personnes externes, et les gèrent hiérarchiquement avec des fiches de poste, des tableaux d'astreinte, des matrices de droits d'accès.
Chacune de ces boîtes se dote d'un système d'information qui outille la façon spécifique dont elle exerce son métier. La mode récente du « centré client » (ou usager, ou patient...) a fait naitre le concept de gestion de la relation client (GRC - en anglais CRM pour customer relationship management) qui, selon Wikipedia, "est l'ensemble des outils et techniques destinés à capter, traiter, analyser les informations relatives aux clients et aux prospects, dans le but de les fidéliser en leur offrant ou proposant des services".
Les boîtes qui partagent un même client se préoccupent depuis longtemps d'échanger des informations ; c'est le domaine de l'Échange de donnés informatisé (EDI). On comprend aisément que l'EDI fonctionne bien pour un parcours simple dans le cadre d'un processus bien décrit, mais qu'il serait bien difficile pour un acteur de savoir quelles informations seront utiles à l'acteur situé plusieurs étapes plus loin dans le cadre d'une démarche un peu compliquée.
La Ligne de vie définit la personne comme une bulle bio-psycho-sociale.
Le modèle intégratif bio-psycho-social est utilisé depuis longtemps en médecine de famille (George Engel, 1977).
Il définit la personne comme un corps étendu par les dimensions psychologiques et sociales.
La notion de bulle provient du fait que nous envisageons naturellement le monde comme une sphère dont nous sommes le centre, ce qui transparait naturellement dans notre langage social avec des mots comme « entourage » ou « les proches ».
C'est pour cette raison que la Ligne de vie organise les équipes en fonction de la position de leurs membres autour de la personne concernée : d'où ils la regardent (métier, spécialité, type de relation sociale) et quelle est leur niveau de proximité (« premier cercle » ou non).
Aujourd’hui, chaque prestataire possède un système d’information qui outille la vision spécifique qu’il a de vous.
Cette vision est généralement spécialisée et souvent courte puisqu'elle se limite au laps de temps pendant lequel la bulle « traverse » la boîte. Les informations qui vous concernent sont ainsi dispersées dans un grand nombre de silos et, le plus souvent, vous n’en avez de trace qu’au travers de documents imprimés qui vont rejoindre dans un dossier, un sac plastique ou une boîte à chaussures, d’autres documents rédigés en sabir d’assureur, de banquier, de médecin, etc.
En ajoutant vos prestataires aux équipes des projets où ils sont pertinents, vous leur attribuez un rôle nouveau, de contributeur d’une vision longue et pluridisciplinaire.
Ainsi, en plaçant votre Ligne de vie comme l’outil de travail en commun et de fédération des informations qui vous concernent, vous effectuerez un véritable renversement copernicien : vous imposez comme système de référence la « caméra embarquée » de votre bulle bio-psycho-sociale afin que votre parcours ne soit plus matérialisé par des instantanés locaux dispersés dans de nombreuses boîtes.
Les outils métier permettront aux professionnels de collaborer nativement aux Lignes de vie de leurs clients plutôt qu'en silo. Ce véritable renversement copernicien déplacera le centre de gravité de la boîte vers la bulle.
Amener les professionnels à connecter leur vision courte et spécialisée sur un outil de gestion de projets personnels comme votre Ligne de vie supposera une évolution de leurs outils aussi radicale que le fut le passage de la photo au film dans le domaine de l’image.